Au Soudan du Sud, l'IPC est devenu depuis deux ans la base sur laquelle décider de la situation géographique et la portée des interventions d'urgence. En effet, l'IPC a été désigné par le gouvernement comme la seule méthodologie reconnue.  L'information nutritionnelle étant complètement intégrée dans l'analyse de la sécurité alimentaire, l'IPC aide à prioriser les efforts parmi le spectre étendu des données produites au Soudan du Sud.  

Ainsi, le Ministre de l'Agriculture publie formellement les rapports IPC après validation au niveau du Conseil des ministres. « L'information de l'IPC a aidé à prévenir une famine l'an dernier et actuellement tout l'exposé du plan d'intervention de crise par la communauté humanitaire a été conçu et mis à jour autour de l'analyse IPC, car elle est aussi reconnue par le Sous-secrétaire aux affaires humanitaires des Nations Unies », explique Erminio Sacco, Conseiller technique en chef de la FAO au Soudan du Sud.  

La communauté humanitaire au Soudan du Sud réévalue ses besoins financiers en fonction de l'information IPC mise à jour. Les membres du groupe de la sécurité alimentaire et des moyens d'existence (ONG locales et internationales) actualisent aussi leurs plans de travail et leurs budgets en réponse directe à l'information IPC mise à jour.  

De plus, la FAO et le PAM utilisent les produits IPC pour orienter et informer la programmation de l'intervention d'urgence. Par exemple, la FAO a ciblé 100% de la population classifiée dans les Phases 3 (Crise) et 4 (Urgence) et environ 20% de la population classifiée dans la Phase 2 (sous pression) avec ses kits de semences et outils, kits de légumes et kits de pêche d'urgence. Le PAM a pour sa part ciblé 100% de la population classifiée en Phase 4 et 41% de la population classifiée en Phase 3. 

De plus, l'IPC constitue également un outil de plaidoyer efficace. Car les produits IPC étant approuvés à la fois par le Gouvernement et les partenaires de développement humanitaires, cela peut engendrer un message fort pour les campagnes de plaidoyer et les actions de pression en faveur des changements politiques nécessaires. S'exprimer d'une même voix contribue à souligner la magnitude de la situation d'urgence au Soudan du Sud pour toutes les parties prenantes, depuis le Sous-secrétaire aux affaires humanitaires des Nations Unies et les gestionnaires de l'aide jusqu'aux journalistes. En effet, les médias nationaux et internationaux couvrant la crise au Soudan du Sud se réfèrent régulièrement aux résultats IPC, puisqu'ils proposent des chiffres et des faits clairs et fondés sur des preuves.