Le Tadjikistan étant le seul pays à appliquer l’IPC en Asie centrale, aucune initiative régionale n’a encore été mise en œuvre et la GSU fournit un appui technique direct, depuis Rome. L’analyse IPC est effectuée à l’échelon décentralisé dans le cadre de 6 ateliers infranationaux d’analyse qui accueillent plus de 100 participants venus des districts, et se réunissent deux à quatre fois par an suivant les besoins et les données disponibles. Depuis l’an dernier, l’analyse se fait par zone de subsistance, sur la base du découpage par zones de FewsNET. Le gouvernement (en particulier la nouvelle Unité de la sécurité alimentaire du ministère de l’agriculture) et le PAM jouent un rôle central dans le processus IPC, auquel participent aussi d’autres partenaires nationaux, en particulier d’institutions des Nations Unies et d’ONG.

Les Groupes de travail techniques sous-nationaux se sont tellement appropriés l’IPC que la plupart des partenaires prennent en charge les dépenses des participants, ce qui permet de conduire l’analyse IPC à l’échelon décentralisé, pour un coût très limité. Les résultats de l’IPC au Tadjikistan sont largement diffusés -- en particulier, grâce à la coopération avec le Projet de réduction des risques de catastrophe du PNUD et à l’inclusion des résultats de l’IPC dans son Bulletin mensuel, préparé conjointement avec le ministère du développement économique et du commerce, et partagé avec les partenaires.

Plusieurs exemples illustrent l’utilisation des résultats de l’IPC à l’appui de la prise de décision. En particulier, en 2012, lorsque l’insécurité alimentaire est devenue sévère en raison de la hausse des prix des denrées et du carburant et de l’hiver rigoureux, ECHO a décidé, sur la base des résultats de l’IPC, de débloquer environ 800 000 euros pour fournir une aide immédiate aux zones classées en phases 3 et 4 dans le cadre d’interventions conduites par le PAM, ACTED et Mercy Corps. D’autres acteurs, dont la Croix rouge internationale et la société du Croissant rouge se fondent sur les résultats de l’IPC pour planifier leurs interventions. Comme l’introduction de l’IPC au Kirghizistan suscite un intérêt croissant, on profitera de l’occasion pour établir des échanges et une coopération entre les deux pays et mettre en place une initiative régionale pour l’Asie centrale.