La situation de la sécurité alimentaire a été analysée dans les 11 zones de subsistance du Tadjikistan pour la période janvier-mai 2013, et des projections ont été faites pour la période juin-octobre 2013. D’après ces analyses, 3 pour cent de la population (soit environ 152 000 habitants) rurale vivant dans ces zones était en phase 3 (crise), 39 pour cent (soit environ 2 285 000 habitants) en phase 2 (stress), et les 58 pour cent restants (soit environ 3 371 000 personnes ) en phase 1 (insécurité alimentaire minime).
Dans l’ensemble, on a constaté une amélioration de la sécurité alimentaire depuis le dernier rapport (octobre-décembre 2012) : des zones exposées à une insécurité alimentaire élevée, qui étaient classées en phase 3 (crise), ont été reclassées dans la phase 2 (stress) qui correspond à une insécurité alimentaire modérée.
Les principaux facteurs qui ont contribué à cette amélioration sont l’augmentation des envois de fonds des travailleurs émigrés, les bonnes pluies du printemps et les possibilités de travail occasionnel. La disponibilité de pâturages saisonniers a aussi eu un effet bénéfique sur la productivité et la valeur du bétail, ainsi que sur les modes de consommation alimentaire. Au fil des saisons, de nombreuses autres sources d’aliments et de revenu sont devenues disponibles, notamment possibilités de travail dans la plantation des cultures de printemps ou dans des travaux de construction, migration, etc. Les pluies de printemps ont été adéquates en février-mars 2013, de sorte que la récolte céréalière s’annonce bonne.
Les envois de fonds des travailleurs migrants sont encore la principale source de revenu de nombreux ménages ruraux qui les utilisent pour couvrir leurs besoins alimentaires essentiels. La valeur des fonds ainsi reçus de Russie a augmenté depuis le début de l’année et, selon des sources officieuses, en avril le montant des fonds reçus par le Tadjikistan s’élevait à 267,6 millions d’USD, soit 10,9% de plus que l’an dernier à la même période. Les envois de fonds des travailleurs migrants atteignent des niveaux records depuis 21 mois.
En dépit de l’évolution macro-économique globalement positive, de nombreux Tadjiks pauvres qui vivent en milieu rural et luttent pour conserver ou améliorer leurs moyens d’existence et satisfaire leurs besoins nutritionnels sont encore confrontés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, faute d’un accès adéquat à la nourriture, à l’eau potable et aux services de santé. Ces difficultés ont été exacerbées par plusieurs « chocs » négatifs qui ont eu une incidence négative sur leurs moyens d’existence : les prix élevés des denrées alimentaires et du carburant, les pluies diluviennes tombées dans plusieurs districts qui ont endommagé les arbres fruitiers et les légumes, le manque d’eau d’irrigation, les pénuries d’engrais ou leur coût élevé. Alors que les envois de fonds contribuent dans une large mesure à la croissance économique du pays, ils offrent aussi un dernier recours aux familles rurales les plus pauvres qui ne disposent d’aucun moyen d’existence plus durable pour survivre.
En mai, les prix élevés des aliments de base et du carburant ont continué à susciter de fortes préoccupations, en particulier parmi les ménages les plus démunis qui doivent acheter sur le marché la plupart des produits alimentaires dont ils ont besoin. Bien que les prix du blé en grains et de la farine de blé se soient stabilisés durant les quatre premiers mois de 2013, ils restent élevés. En avril, dans l’ensemble du pays, les prix de la farine de blé et du blé en grains avaient respectivement augmenté de 31% et de 11% en un an. Depuis avril 2012, les prix de la farine de blé de production locale ont augmenté de 32 % et ceux de la viande de 10%. La hausse des prix pénalise particulièrement les ménages qui ne reçoivent pas d’envois de fonds ou qui ne produisent pas eux-mêmes pour leur subsistance et doivent acheter les aliments dont ils ont besoin.
La situation de sécurité alimentaire globale dans la plupart des régions du pays devrait continuer à s’améliorer au cours des six prochains mois (mai-octobre 2013). On prévoit que la disponibilité d’aliments et l’accès à la nourriture s’amélioreront avec les récoltes des cultures de printemps, l’arrivée des fruits et légumes, les envois de fonds saisonniers et l’augmentation des possibilités de revenu.
Mr. Feroz Ahmed
IPC Regional Coordinator for Asia and Near East
IPC Global Support Unit (IPC GSU)
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Bangkok 10200, Thailand
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